Un nouveau bateau à restaurer pour l’association.

article de présentation du borénis vieux gréement de l'association VGD à Damgan

Le nouveau défi de vgd

Récemment, la famille Letort à Pénerf à offert à l’association un très joli « canot Aubin » afin que nous lui redonnions vie.

Après cette première saison et avant l’hivernage du Reder Mor 6, nous aménageons notre atelier et entamerons au plus vite avec enthousiasme la restauration de ce vieux gréement de 4,5 mètres datant de 1950.

Spontanément, nous l’avons baptisé Borénis, du nom de la balise verte marquant l’entrée de la rivière de Pénerf avec Penvins, la balise rouge…

Ainsi, plus transportable que le Reder Mor 6 il pourra, avec sa remorque, nous permettre plus facilement de participer à d’autres rassemblements de vieux gréements, notamment en eaux douces.

Ce canot, pièce rare, a été construit à Nantes par des ateliers de haute renommée!

Le Borénis canot aubin un vieux gréement pour damgan (2)

Un peu d’histoire:

Les chantiers Aubin naissent en 1926, date à laquelle ils s’implantent près du pont de la Tortière à Nantes.

Le patriarche Baptiste Aubin, alors employé aux chantiers Guybert , situés sur l’île Versailles à Nantes, se voit offrir un de ses propres voiliers par l’un de ses clients. En le revendant, Baptiste traverse l’Erdre et s’installe à son compte.

A cette époque le chantier construit de magnifiques coques en forme, sur plans Cornu ou Dervin notamment, dans les règles de l’art de la construction traditionnelle en bois ( acajou, bordés rivetés cuivre, membrures ployées en acacia, vernis resplendissants ). Des Snipes, Canetons, Vauriens ou 5O5 sortent de ce chantier dans les années 50.

 Son slogan était « Avec Aubin vous irez loin, tout ira bien ».

Dans les années soixante commence avec la coopération de ses fils Paul et André Aubin avec l’architecte  Philippe Harlé, la saga des célèbres croiseurs à bouchains vifs avec les célèbres « Muscadet », « Cognac », « Armagnac »

Tous ces bateaux sont construits, de façon artisanale multi-unitaire, en contreplaqué marine sur une robuste structure en bois (quille ployée, varangues, « caisson » cloisons-membrures sous le mat, membrures sciées, bouchains, lisses, bauquières, barrots) rendant le bateau extrêmement robuste et fiable. Toutes les pièces sont en bois noble et généreusement échantillonné. Le contreplaqué venait de la SNBCC à Montaigu en Vendée (réputé pour sa qualité : il fournissait le marché de l’aviation).

Une construction exemplaire qui vaudra aux Frères Aubin le prix de Premiers Artisans de France !

Le Borénis canot aubin un vieux gréement pour damgan (7)

L’état du bateau:

Le bateau était entreposé sous un abri, le pied du mat dépassant, ce qui explique qu’une partie de ce dernier, très abimée, ait disparu. La coque avait des entrées d‘eau depuis longtemps, pour y pallier, une stratification, tissu de verre et résine avait été « collée » à l’intérieur de cette coque. Il mesure 4,56m, est large de 1,86m. Et son mat doit faire environ 7m (il manque un bout). Son poids, de l’ordre de 250 à 280kg. Il s’agit d’une coque « à clins », non pas jointifs comme un bordage franc (Reder Mor 6) mais où chaque clin recouvre un peu le bordé précédent, et les membrures ne sont pas « sciées » comme sur le RM6, mais en acacia et ployées, après étuvage à la forme de la coque.

L’association de « Vieilles Voiles de Rhuys »  a hérité du même genre de canot, le « Capri » fabriqué aussi par Baptiste Aubin, dans ces mêmes années 50, il est classé Bateau d’Intérêt Patrimonial et est un peu plus grand :5m.. Cette association nous a déjà fait largement profiter de son expérience, et nous aurons tous les éléments de cette rénovation faite sur 3 ans : reprise de la coque et changement de tous les 800 rivets…

Le Borénis canot aubin un vieux gréement pour damgan (1)

Notre challenge:

Ce que nous avons déjà fait : rédigé un acte de vente, pris contact avec les Affaires maritimes pour lui faire des papiers (ils sont inexistants, et aucun nom connu), lui trouver un nom : « Borenis », acquérir une remorque qui nous permettra de le stocker confortablement, sans risquer de déformer sa coque, et de le transporter sur les manifestations  des années prochaines.

Premières tâches à effectuer : enlever cette « double peau » stratifiée qui adhère mal sur le bois, décaper sans abimer le bordage à clins, ensuite nous traiterons par imprégnation de résine polyuréthane (qui gardera une certaine souplesse), et refrappant sans doute les rivets pour les resserrer, et refixant l’extrémité des bordés sur le tableau.  Pour ce faire, nous avons commencé à confectionner un berceau qui placera la coque à bonne hauteur, et largement inclinée pour faciliter ce travail.  Ensuite, vérification des membrures en acacia ployées, refaire des varangues, des taquets, reprendre la quille avec des pièces « lamellées-collées » sur place.

Un chantier peu onéreux et moins lourd que pour le Reder Mo 6, qui nous occupera pour au moins 1 hiver.

Nous sommes juste au début de ce beau chantier et nous vous tiendrons au courant de l’évolution des travaux!

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Pour Info:

Lien sur les « bouchains vifs »

Histoires des chantiers nantais

Article Borénis Ouest-France

Article Borénis Le Télégramme

En 1981 est sorti le dernier Muscadet ( N° 583  !).
De 1969 à 1976 le chantier Aubin (Rezé 44) a produit 150 Cognacs et 149 Armagnacs.
De 1975 à 1981 le chantier Aubin  a produit 93 Cabernets et 47 Sauvignons.

*Informations venues de wikipedia, nautica.it, et d’autres sources…

emplacement Borénis

 

4 Comments

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